En 2016.....
- relire KAFKA
-déménager chez un autre hébergeur, dans une maison propre, exempte de publicité, plus accueillante pour nos esprits créatifs....
et passer à la lettre L....ouf !
Bonnes fêtes et à bientôt,
Pauline
En 2016.....
- relire KAFKA
-déménager chez un autre hébergeur, dans une maison propre, exempte de publicité, plus accueillante pour nos esprits créatifs....
et passer à la lettre L....ouf !
Bonnes fêtes et à bientôt,
Pauline
Les envies de fugue existent. Il pourrait parfois s'agir de DROMOMANIE: link
Au lendemain de l'atterrissage de Philae, le coeur joyeux de cette perspective nouvelle et immense, voici un poème qui traite de détention car nous serons sans doute encore pour quelque temps les prisonniers du monde...
Ici nous voici revenus de voyage dans ce lieu connu exploré longuement ce lieu si bien connu moins familier pourtant qu'un pays natal moins doux et dont on pense avoir fait le tour alors que nous n'avons jamais fini d'en faire le tour craignant l'incertitude de ses frontières, dans ce lieu où l'on ne peut que demeurer sans certitude d'y être (mais être supposerait ce lieu) sans qu'il ne soit jamais dit que en sommes les prisonniers,Ici nous nous tenons pour cause de gravité et nous avons longtemps hésité avant de sortir de l'eau pour y poser le pied, d'où cette maladresse dans nos gestes comme si nous marchions avec des ailerons comme si nous aspirions de l'eau comme si nous regrettions d'être nés, échoués sur la plage, dans la plus complète déréliction, avec d'autres êtres malformés qui nous regardent, méfiants, se demandant si c'est bien Ici que nous devons être: chez eux, chez nous, d'où encore cette hésitation à vivre, entre passé et présent, entre arrachement et colère, désir et regrets, dans un hiatus, comme au fond d'une fosse marine, ensommeillés, attendant de nouveaux voyages qui ne viendront pas car il n'est plus permis d'être nomade mais on tolère les rêves de départ, mais on tolère les rêves, s'ils ne font pas de bruit.
Ici est le sol. Il ne cède rien à nos rêves, rien à nos envolées, brutal comme un fond de piscine vide ne permet qu'aux murs de s'élever fait du territoire un charnier de la création un champ de bataille une boue pour des êtres rampants.
Parfois un cauchemar réveille le malade. Il a oubié où il est, il ne reconnaît rien voit des fleurs nouvelles sur la tapisserie Ici se glisse quelquepart entre les fleurs, étrange et banal comme l'instant d'une fête trop brève sous la tente, comme la table où se partage le repas avant l'Ascension, minuscule espace où se croisent nos vies, instant de la fécondation.
Envie de fuir triste décor mêmes murs mêmes gens pendules qui se traînent revenir sur les mêmes cases le mur d'en face jusqu'à s'halluciner apercevoir les masques des disparus entendre le retour des prophètes en marche dans la plaine.
Celui que nous appelons « le Propriétaire » (du moins est-il propriétaire, jusqu’à ce jour, de son identité) est un Homme qui voyage. Dans les précédents billets, nous l’avons suivi dans la rue, devant la porte de sa maison, dans ses errances à travers le temps et les lieux, dans les escaliers qu’il arpente inlassablement. F : flux (tendu) Il a également commencé un périple, à la découverte de l’art contemporain. E comme étage
Il s’étonne des liens qui existent entre l’art et la science. Son âme de poète en est un peu rebutée car il croyait « le calcul froid » étranger aux émotions. Mais il découvre qu’ils sont liés l’un à l’autre, comme la tête et le cœur le sont par le nerf sympathique.
Ainsi, il trouve l’artiste contemporain plus doué que l’ingénieur dans l’utilisation des nouveaux médias et des technologies numériques. L’artiste manipule des réseaux, construit des robots, des mondes virtuels qu’il installe en grandeur nature et qui englobent ses sujets d’une manière terrifiante.
« Cet artiste d’un nouveau genre, se prendrait-il pour Dieu ? » pense notre Propriétaire. « A-t-il le droit de nous encoder, de nous filmer – nous ses sujets – de nous enfermer dans ses data bases pour nous agencer à sa guise, selon de nouvelles grammaires connues de lui seul ? D’ailleurs il n’est pas seul, ils sont plusieurs démiurges, qui font œuvre collective, interactive, résidentielle mondiale et socialisée. »
Notre propriétaire continue de penser. « On veut me confondre avec mes avatars, mêler vérité et artifice. Mais je me révolte. Je suis un sujet et j’ai un cœur. »
Au fil de ses voyages, il se rend au Musée d’Art Moderne de Céret.link .On est au mois de Mars. Les graines commencent à germer et à sortir de terre. Avant d’entrer dans le musée, il admire les cerisiers en fleurs. Son cœur est gonflé d’allégresse.
Il se trouve justement qu’il visite une exposition temporaire (Paradis Artificiels) qui fait germer et se déployer de magnifiques plantes numériques. Il est fasciné par ce spectacle.
.Exposition Miguel Chevalier -Paradis artificiels
Ainsi la nature et la science protégeraient les mêmes secrets, nous parleraient des origines, de la magie, de ces sources profondes dont découlent nos vies….
Il se souvient des vers d’un poète nécessairement oublié, qui observa avec fascination, au siècle de la révolution industrielle, la nature transformée par l’œuvre de l’homme, le repli de la magie de l’ancien monde, qui fut tout autant fasciné par la naissance du monde nouveau.
« Les Madones ont tu leurs voix d’oracle
Au coin du bois, parmi les arbres ;
Et les vieux saints et leurs socles de marbre
Ont chu dans les fontaines à miracles. »
(extrait de : La Plaine- Les Campagnes hallucinées Les Villes tentaculaires – Emile VERHAEREN).
A la fin de la journée, une majorité des salariés reconnaissent que seulement une partie des tâches prévues ont été réalisées
Istockphoto
en savoir plus : link
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Ecoulement.
Arrivé à la lettre F, notre arpenteur d'escaliers aurait souhaité faire une pause, une escale, le temps de souffler un peu. Mais le mot qui s'impose à lui est le mot "flux", à cause de "flux tendu", précisément à cause de ce foutu manque de temps qui le conduit à flux tendu du lever au coucher.
Qu'est ce qui le guide?
Le champ magnétique terrestre?
Ou serait-ce le désir de remplir l'espace entre matin et soir, désir d'entreprendre, de rentabiliser sa propre vie en vue de satisfactions futures, sans cesse reportées?
Mais nous savons que le désir naît dans l'espace laissé vide par le non désir.
Lui, il sait que parfois il voudrait trop de choses. Chaque couloir, chaque palier, chaque encadrement de porte le conduisent vers une nouvelle perspective. C'est épuisant à force.
Il court vers chez lui, pour aller se reposer enfin. Mais quand il passe la porte, son fils , sans lever les yeux qui parcourent l'écran de sa tablette tactile, lui lance :" 25 morts à Kiev aujourd'hui".
"Oh là, là, se dit-il, encore une nouvelle à digérer avant de dormir."
Puis il se souvient de ce que tente de lui enseigner chaque jour avec conviction son meilleur ami, un naturopathe-énergéticien-philosophe-new age:
"Prenons du recul."
Il a honte. Il se demande si ce n'est pas un peu égoïste de prendre du recul quand les autres meurent.
Lui, ce qu'il voudrait, c'est prendre le temps de compter chaque marche d'escalier existant dans le monde, mais on l'en empêche, on lui donne toujours autre chose à faire. Comment prendre du recul avec ça?
P.J.
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Au fait, et le flux RSS, vous avez compris comment ça fonctionne ? Vous avez de la chance.
Yves Bélorgey - Musée régional d'art contemporain de Sérignan - Languedoc Roussillon
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Aujourd'hui :
Couru dans les escaliers. Il fallait écrire vite, entre deux portes, se glisser dans les interstices d'un rêve à étages qui n'aboutissait à aucun lieu.
Les motifs se répétaient jusqu'à l'obsession : le long des murs, dans les sous-sols, entre les pylônes d'un supermarché abandonné, ressurgissant sur les façades des immeubles.
Accélérer la cadence était nécessaire. Je n'ai plus retrouvé ma voiture. Dans le parking, beaucoup étaient de la même marque. Je me suis demandé si l'obsession du motif en peinture avait avoir avec la solitude contemporaine – reconnaissance du même, identification de la différence -
La répétition du motif efface le sujet, qui se polymérise ou se fragmente.
Par manque de temps, je n'ai fait qu'effleurer les mailles de ce jour. J'ai un instant eu le projet de me constituer un dossier sur les utopies architecturales.
P.J.
Yves Bélorgey link
LIEU place Espace TOPONYMIE
non-lieu SERRURE clé Autre (Autre du lieu :LACAN) SEUIL nomadisme SURFACE
à propos du lieu : LIEN : link
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Notre propriétaire a perdu sa clé.
Dehors, il pense à sa maison: il aime son calme et redoute les visiteurs trop agités qui viennent la traverser comme le vent par les fenêtres ouvertes. Il aime sa maison pleine à craquer mais spacieuse.
Soudain, Il réalise que nos demeures ne sont que repaires et répits jalonnant l'inéluctable mûrissement de nos destins.
Car tout n'est-il pas voyage, mouvement, transit? Rien, en tout cas, n'est impérissable.
Et quand nous sommes Ici ou là, où sommes-nous ? Sommes-nous ailleurs qu'au milieu de nulle-part quand nous sommes chez nous?
L'important, bien-sûr, ce n'est pas le domicile, mais comment on y entre, comment le vent et les gens y circulent, comment on en sort.
L'important c'est- ce serait- d'avoir pensé en temps voulu à faire faire un double de ses clés pour les laisser à une personne de confiance – ce que lui, n'a pas fait- .
Il découvre qu'il importe peu de séparer ce qui entre dans le cadre de ce qui n'y entre pas.( C comme cadre )L'important, c'est la porte, l'ouverture, comme est vitale la porosité de la membrane, indispensable en temps de guerre l'échange sous le manteau, fondamentale la dissidence s'insinuant au sein de la vertu générale.
P.J.
réagir à ce texte :
résumé des épisodes précédents :
un propriétaire veut faire réaliser un portrait de sa femme et commence par choisir un cadre qui mettra l'oeuvre en valeur, mais il se heurte à la question du choix.... ce qui le confronte à la question du plein et du vide.
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En son for intérieur, le propriétaire est sceptique, il devine qu'une accumulation de vocabulaire ne produira aucun effet de mouvement ni de voix. Le tableau ne sera jamais vivant, ni parlant.
"Nous examinerons plus tard la question des mouvements syntaxiques, dit l'ami, chaque chose vient en son temps."
Finalement, le propriétaire se dit qu'il devrait prendre le cadre, le mettre autour de la tête de sa femme et demander à celle-ci de parler ainsi auréolée. Mais pour pouvoir l'accrocher au mur il devrait lui couper le cou car le corps n'a pas sa place dans le portrait. Ou alors il faudrait changer les proportions du cadre pour faire un portrait en pied.
Il essaie de détruire le cadre à coups de marteaux. Mais celui-ci est protégé par une puce antieffraction et se met à sonner. Un dispositif de surveillance déboule chez le propriétaire.
Il ne sait pas expliquer aux vigiles pourquoi il a lui-même détruit un objet qui lui appartient. On le soupçonne de fraude à l'assurance.
Il est désespéré.
Fin
Retrouvez bientôt le propriétaire en proie à de nouveaux doutes philosophiques à propos de la question du vide.
N'hésitez pas à faire des suggestions qui pourraient l'aider.
Le cadre analytique définit les conditions matérielles dans lesquelles peut s’organiser le processus d’une cure analytique. Son caractère invariable découle des caractéristiques de la méthode mise en œuvre dans une situation-type. Celle-ci est organisée par la “règle fondamentale” qui demande au patient de dire tout ce qui lui vient à l’esprit, tandis que l’analyste fait jouer une écoute spécifique rendue possible par sa formation et sa propre expérience du divan. Cette situation permet que s’organise un échange dans lequel se trouvent mobilisées, actualisées et élaborées les situations émotionnelles traumatiques du passé oublié.
Le patient ne peut livrer le plus intime de lui-même que s’il est assuré de la position de l’analyste. En conséquence, celui-ci doit ……Lire la suite :
Résumé de l'épisode précédent : un propriétaire, amoureux de sa femme, veut faire réaliser son portrait par de grands artistes....
Les artistes qu'il rencontre le méprisent ouvertement. "Le monde contemporain a fait exploser le cadre" lui fait remarquer l'un d'eux. "Je voudrais bien voir ça, pense le propriétaire, un cadre explosé!" Il est furax. Il fonce chez son encadreur. Il lui commande un cadre solide, monumental et parfaitement dimensionné : le carré idéal. Puis Il accroche au mur le cadre qui attend son œuvre. Chaque jour il s'assoit face à son cadre et le contemple longuement. Il essaie de se représenter l'œuvre à venir, le tableau qui parlera par la bouche peinte de sa femme.
Il passe tant de temps devant le cadre vide qu'il s'en rend malade. Son cerveau bouillonne. Il voit et entend parler une bouche, mille mots en tombent, dix-mille, cent mille, des millions, des milliards de mots. Des milliards de formes possibles pour la bouche: lèvres arrondies, ouvertes, mi closes, dents visibles ou invisibles….Sans compter les expressions du regard utiles pour comprendre le sens des paroles.
Un ami positif vient l'aider. C'était un homme actif qui a horreur du vide. "Ce qui te rend malade, déclare-t-il, c'est cet espace inoccupé à l'intérieur du cadre. Il faut l'organiser, faire du rangement. Fais-moi confiance, je suis moi-même cadre dans ma vie professionnelle. Nous allons nous mettre au boulot. Pour commencer, va chercher un dictionnaire. Nous allons essayer de calibrer la quantité de mots qui pourraient rentrer dans ce tableau.
Ils se lancent dans un travail de titans: découpent un par un les mots dans le dictionnaire et les épinglent rationnellement à l'intérieur du cadre pour évaluer la quantité de mots que celui-ci pourrait contenir. "Si tout ne rentre pas, dit l'ami, nous aurons plusieurs solutions :
1- Exclure du cadre les mots que ta femme ne prononce jamais
2 -Revoir les tailles des polices"
En son for intérieur, le propriétaire est sceptique, il devine qu'une accumulation de vocabulaire ne produira aucun effet de mouvement ni de voix. Le tableau ne sera jamais vivant, ni parlant.
"Nous examinerons plus tard la question des mouvements syntaxiques, dit l'ami, chaque chose vient en son temps."
à suivre....
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"un peu de lecture, ça peut pas faire de mal" :
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Par exemple :
L'amoureux du cadre se plie à ses contours, lui tourne autour, fait son inspection de propriétaire. Il vérifie la solidité de l'armature, sa rigidité : il y a tant de cadres mous!
Ainsi, il n'est pas rebuté par l'angularité douloureuse de ses coins. Cela protège le contenu, comme on protège une femme en lui offrant une maison. L'amoureux est parfois perplexe. Il ne sait pas toujours s'il aime mieux la femme qui est représentée sur le tableau- œuvre sublime conquise à force de persévérance – ou la perfection de son encadrement.
Mais il reconnaît que la beauté de la femme est mise en valeur par le cadre. Cela incite à la regarder, et peut-être passerait-on à côté de cette beauté si elle n'était pas ainsi soulignée.
*(voir plus bas :"un livre à découvrir")
L'artiste a été très habile. Il a saisi sur le vif l'expression du visage. Non pas un sourire figé de Joconde, mais une belle expression de vie: la vitalité incarnée, immortalisée. D'ailleurs on dirait qu'un mot s'échappe de la bouche du modèle.
Le propriétaire du cadre a une ambition pour l'avenir: il veut faire réaliser une œuvre encore plus étonnante : un tableau qui parlera.Il est en contact avec des artistes de renom, mais ceux-ci lui proposent des idées rebutantes: films, vidéos, installations et autres solutions de facilité. Lui, il veut avoir un tableau qui parle, sans le son.
Les artistes qu'il rencontre le méprisent ouvertement. "Le monde contemporain a fait exploser le cadre" lui fait remarquer l'un d'eux.
"Je voudrais bien voir ça, pense le propriétaire, un cadre explosé!" Il est furax. Il fonce chez son encadreur. Il lui commande….
suite du récit la semaine prochaine.
UN LIVRE A DECOUVRIR:
Domaine : Philosophie
"Le cadre soutient l'oeuvre, qui sans lui, risquerait de s'effondrer."
Une notion: Le parergon.
"Disons que, pour m'en tenir au cadre, à la limite, j'écris ici quatre fois autour de la peinture. Quatre fois, dira-t-on autour de la peinture, donc dans les parages qu'on s'autorise, c'est toute l'histoire, à contenir comme les entours ou les abords de l'œuvre : cadre, passe-partout, titre, signature, musée, archive, discours, marché, bref partout où on légifère en marquant la limite, celle de la couleur même. Du droit à la peinture, voilà le titre ambitieux auquel j'aurais voulu accorder ce livre, son trajet autant que son objet, leur trait commun, qui n'est autre, ni un ni indivisible, que le trait lui-même." JD.
où le trouver:
Amazon: