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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 07:46
k....2016

En 2016.....

- relire KAFKA

-déménager chez un autre hébergeur, dans une maison propre, exempte de publicité, plus accueillante pour nos esprits créatifs....

et passer à la lettre L....ouf !

Bonnes fêtes et à bientôt,

Pauline

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 12:21

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Les envies de fugue existent. Il pourrait parfois s'agir de DROMOMANIE:  link

Au lendemain de l'atterrissage de Philae, le coeur joyeux de cette perspective nouvelle et immense, voici un poème qui traite de détention car nous serons sans doute encore pour quelque temps les prisonniers du monde...

 

 


Ici nous voici revenus de voyage dans ce lieu connu exploré longuement ce lieu si bien connu moins familier pourtant qu'un pays natal moins doux et dont on pense avoir fait le tour alors que nous n'avons jamais fini d'en faire le tour craignant l'incertitude de ses frontières, dans ce lieu où l'on ne peut que demeurer sans certitude d'y être (mais être supposerait ce lieu) sans qu'il ne soit jamais dit que en sommes les prisonniers,Ici nous nous tenons pour cause de gravité et nous avons longtemps hésité avant de sortir de l'eau pour y poser le pied, d'où cette maladresse dans nos gestes comme si nous marchions avec des ailerons comme si nous aspirions de l'eau comme si nous regrettions d'être nés, échoués sur la plage, dans la plus complète déréliction, avec d'autres êtres malformés qui nous regardent, méfiants, se demandant si c'est bien Ici que nous devons être: chez eux, chez nous, d'où encore cette hésitation à vivre, entre passé et présent, entre arrachement et colère, désir et regrets, dans un hiatus, comme au fond d'une fosse marine, ensommeillés, attendant de nouveaux voyages qui ne viendront pas car il n'est plus permis d'être nomade mais on tolère les rêves de départ, mais on tolère les rêves, s'ils ne font pas de bruit.

 

Ici est le sol. Il ne cède rien à nos rêves, rien à nos envolées, brutal comme un fond de piscine vide ne permet qu'aux murs de s'élever fait du territoire un charnier de la création un champ de bataille une boue pour des êtres rampants.

 

Parfois un cauchemar réveille le malade. Il a oubié où il est, il ne reconnaît rien voit des fleurs nouvelles sur la tapisserie Ici se glisse quelquepart entre les fleurs, étrange et banal comme l'instant d'une fête trop brève sous la tente, comme la table où se partage le repas avant l'Ascension, minuscule espace où se croisent nos vies, instant de la fécondation.

Envie de fuir triste décor mêmes murs mêmes gens pendules qui se traînent revenir sur les mêmes cases le mur d'en face jusqu'à s'halluciner apercevoir les masques des disparus entendre le retour des prophètes en marche dans la plaine.

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 20:58
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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 16:54

 

Existe-t-il une cuisine montpelliéraine ?

Question controversée.

Oui si l'on accepte le mariage des influences, des voisinages, des savoir-faire multiculturels, de l'histoire et de l'actualité. 

Voici des recettes à partager au fil de cette nouvelle rubrique. J'ose y méler inspiration personnelle, lieux, botanique, littérature et voyages, avec quelque racine languedocienne bien ancrée et mes envies d'ailleurs.

Pour commencer, voici comment un nom de plante, par sa force d'évocation, m'a fait aboutir à un plat.

Au marché des Arceauxvery_large_10679_261_marche-bio-des-arceaux-copie-1.jpg  samedi, j'ai trouvé de l'amarante et je me suis immédiatement éprise de ce mot et de cette plante,

 

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me souhaitant toutefois moins risible dans mon enthousiasme que le Trissotin des Femmes Savantes.....

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Farçous « Rodez–Mexico »

Ingrédients :

Pour 8 farçous

-Herbes fraiches comestibles variées :

Amaranthe : 1 botte  (peut être remplacée par des épinards ou du vert de blettes)

(facultatif)   Cousoude: quelques feuilles

(facultatif)  Orties 1 poignée

Feuilles fraiches de :  celeri-branche, menthe, coriandre, persil, basilic.

-Chair à saucisse        400g

-Mie de pain rassis

- (facultatif) pignons de pin ou noisettes concassées          

- un peu de lait

-Ail : 3 gousses

-Farine : 2 cuillères à soupe

-2 œufs

-Sel, poivre, cumin en poudre.

-Huile de cuisson, par  ex  huile de colza.

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il paraît que l'amaranthe  pousse très facilement dans les jardins, où elle est considérée comme une mauvaise herbe. Elle a un goût proche de celui de l’épinard. Plante sacrée des Aztèques, Trésor des Incas, ses feuilles et ses graines ont nourri l’humanité depuis la nuit des temps…

Quant à la Consoude, qui est également une plante comestible, je la cultive dans mon jardin pour l’utiliser ensuite comme un engrais naturel très efficace. J’ai acheté la racine sur le site : www.b-actif.fr . La consoude a des vertus proches de celle de l’ortie (que l’on ramasse sans se piquer en cassant la tige entre le pouce et l’index sans toucher les feuilles).

Les plantes aromatiques (celeri, menthe, basilic, coriandre, persil…) peuvent être utilisées à volonté dans cette recette. C’est elles qui vont donner le parfum à la farce.

-Détacher les feuilles d’amaranthe, de consoude, d’ortie, de leurs tiges. Les hacher grossièrement sur une planche avec les feuilles de menthe, céleri, coriandre, persil, basilic et les gousses d’ail.

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Mettre les feuilles hachées dans une poêle antiadhésive, les faire réduire à feu moyen comme des épinards.

Dans un saladier, faire tremper la mie de pain dans du lait, l’écraser à la fourchette, saler, poivrer, ajouter le cumin en poudre, puis la chair à saucisse, les feuilles réduites, les pignons de pin. Bien mélanger cette farce à la main ou à la fourchette. Ajouter la farine et les deux œufs battus. Continuer de mélanger. La farce ne doit pas être liquide ou trop molle.

Former  des galettes de farce à la main ou avec un emporte-pièce.

Les faire frire à la poêle.

Poser les farçous bien dorés sur du papier absorbant pour enlever l’excès d’huile.

Servir chaud.

Pour accentuer le côté mexicain vous pouvez les déguster accompagnés d’une sauce chili ou de tabasco.

 

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 10:11

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Il est dans sa neuvième décennie. Au début je ne vois en lui que les signes de ce qui se prépare à venir. Les yeux sont laiteux, kératinisés. Sa surdité est agaçante en dépit de nos efforts mutuels, sa main droite tremble sans retenue. Il me regarde froidement. Il a fait ses comptes et s’inquiète pour son épargne. Je m’insurge intérieurement. Que peut-il retenir encore, combien d’euros, pour quoi faire ? C’est dérisoire.

Il me fait part de son inquiétude: il cherche à se soustraire à certaines dépenses, en l’occurrence au paiement des frais de séjour de la maison de retraite qui garde sa femme. Il a peur de manquer d’argent pour lui-même. Oui mon insurrection  est grande contre la force obscure, destructrice, qui croît peu à peu en chacun de nous. Cette force semble déjà triomphante chez lui, au point de lui ôter toute décence. L’angoisse qui pourrait être diffuse se cristallise classiquement sur l’argent à retenir.

Il m’informe qu’il n’ira plus rendre visite à sa femme. C’est inutile. Elle ne parle plus, ne comprend plus rien. Elle ne le reconnaît même pas. Il a un sourire ironique pour dire ça, qu’il n’ira plus la voir.

Je lui parle dans mon langage professionnel, fait d’euphémismes, de périphrases. Je tente d’orienter sa pensée vers ce qui me paraît relever de la simple humanité.

« Vous devez réfléchir, dis-je. Qui s’occuperait des affaires de votre épouse si vous-même étiez empêché ?  Quelqu’un doit prendre le relai, non seulement parce que  vous ne souhaitez plus ou ne pouvez plus le faire, mais aussi car il pourrait vous arriver d’être empêché. » Il me regarde à travers les verres en cul de bouteille de ses lunettes. Il fait un tout petit geste balayant la toile cirée. « Oh, cela… » dit-il seulement.

A présent  je m’interroge sur ma partialité. Aurait-il été durant toute sa vie un de ces hommes désabusés pour qui tout ne se traduit qu’en termes de responsabilités, de gestion financière et de prudence ? Une sorte de comptable, ou de chef d’entreprise de la vie, un mari organisé et sans passion? Dans ce cas, pourquoi serait-il différent aujourd’hui, pourquoi se montrerait-il affecté ? Toute chose est la logique conséquence d’une autre et les additions finissent généralement par tomber juste.

Je continue de le questionner. Après un moment de patiente écoute, il m’assène de façon très directe ce que je ne voulais pas entendre : il n’a guère envie de savoir qui veillera sur sa femme s’il ne va plus jamais la voir, ni même de savoir qui va payer pour elle si lui-même cesse de payer, il veut simplement savoir s’il a légalement le droit de se désolidariser de la dépense.

Je reviens à la charge. Qu’envisage-t-il pour lui-même ? Où veut-il partir?  Pourquoi a-t-il besoin de tout l’argent pour lui seul ?

Il me fait remarquer que son appartement est presque vide. Je l’avais noté en entrant. Il a entrepris de  le vider avec un neveu. Il n’a besoin de rien pour lui-même. De toute façon, il n’a plus envie de vivre.

Je reste stupéfaite par ce soudain revirement. Il me livre sans détour la révélation intime qui me manquait pour lui trouver une figure humaine. Ainsi le comptable méticuleux n’a plus envie de vivre ?

Je renchéris. « Vous n’avez plus envie de vivre ? » A nouveau il fait le petit geste balayant, évacuant l’indicible. Mais il s’engage finalement dans une vraie conversation. Nous parlons longtemps.

Je me souviens d’un détail de son récit, particulièrement frappant pour moi. Au cours d’un récent séjour chez son fils, dans la région parisienne, il a été se promener au bord de la Seine, dans un endroit qu’il avait connu autrefois. « La Seine dans laquelle je me baignais autrefois, me dit-il, est un égout à ciel ouvert. C’est depuis ce jour où j’ai vu cela, que je n’ai plus envie de vivre. »

Je l’ai écouté dire ces mots, et aussitôt j’ai pensé : « La vie est comparable à la descente d’un fleuve dont l’embouchure est un égout à ciel ouvert. »

Il me parle de la maladie. Son Parkinson  s’est déclaré un jour, il y a peu de temps. Avant il n’avait rien, et tout d’un coup la voilà, on ne sait pas pourquoi ni comment elle arrive. Il interroge beaucoup son médecin car c’est un sujet d’étonnement. Il pense au système cardiaque, au système respiratoire, à tous ces systèmes parallèles et interagissant dans nos corps. Le système nerveux s’est déréglé, mais pourquoi ? D’où est venu ce dérèglement, d’où est venue la maladie ? »

« Vous avez certainement eu une formation scientifique, dis-je, vous raisonnez de façon très rationnelle. La médecine asiatique nous enseigne que la santé est le résultat d’un équilibre entre tous les systèmes que vous décrivez. C’est un tout. On ne peut pas toujours connaître l’origine d’une maladie. »

« Et c’est ce qui est passionnant !, me répond-il avec un entrain soudain. On fait toujours plus d’investigations, de progrès dans la recherche, mais on ne trouve jamais l’origine des changements. Ce qui me laisse encore un tout petit peu d’envie de vivre, c’est d’essayer de comprendre ce mystère ! Tenez… Il y a un livre…. (Il se lève et va chercher le livre), ce livre est pour ainsi dire mon livre de chevet, c’est le seul que j’aie encore envie de lire… »

Il pose devant moi un exemplaire relié de « L’évolution créatrice » d’Henri Bergson.link

 

 

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 18:27

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Celui que nous appelons « le Propriétaire » (du moins est-il propriétaire, jusqu’à ce jour, de son identité) est un Homme qui voyage. Dans les précédents billets, nous l’avons suivi dans la rue,  devant la porte de sa maison, dans ses errances à travers le temps et les lieux, dans les escaliers qu’il arpente inlassablement. F : flux (tendu) Il a également commencé un périple, à la découverte de l’art contemporain. E comme étage

Il s’étonne des liens qui existent entre l’art et la science. Son âme de poète en est un peu rebutée car il croyait « le calcul froid » étranger aux émotions. Mais il découvre qu’ils sont liés l’un à l’autre, comme la tête et le cœur le sont par le nerf sympathique.

Ainsi, il trouve  l’artiste contemporain plus doué que l’ingénieur dans l’utilisation des nouveaux médias et des technologies numériques. L’artiste manipule des réseaux,  construit des robots, des mondes virtuels qu’il installe en grandeur nature et qui englobent ses sujets d’une manière terrifiante.

« Cet artiste d’un nouveau genre, se prendrait-il pour Dieu ? » pense notre Propriétaire. « A-t-il le droit de nous encoder, de nous filmer – nous ses sujets – de nous enfermer dans ses data bases pour nous agencer à sa guise, selon de nouvelles grammaires connues de lui seul ? D’ailleurs il n’est pas seul, ils sont plusieurs démiurges, qui font  œuvre collective, interactive, résidentielle mondiale et socialisée. »

Notre propriétaire continue de penser. « On veut me confondre avec mes avatars, mêler vérité et artifice. Mais je me révolte. Je suis un sujet et j’ai un cœur. »

Au fil de ses voyages, il se rend au Musée d’Art Moderne de Céret.link .On est au mois de Mars. Les graines commencent à germer et à sortir de terre. Avant d’entrer dans le musée, il admire les cerisiers en fleurs. Son cœur est gonflé d’allégresse.

Il se trouve justement qu’il visite une exposition temporaire (Paradis Artificiels) qui fait germer et se déployer de magnifiques plantes numériques. Il est fasciné par ce spectacle.

.1394012158152-copie-1Exposition Miguel Chevalier -Paradis artificiels

Ainsi la nature et la science protégeraient les mêmes secrets, nous parleraient des origines, de la magie, de ces sources profondes dont découlent nos vies….

Il se souvient des  vers d’un poète nécessairement oublié, qui observa avec fascination, au siècle de la révolution industrielle, la nature transformée par l’œuvre de l’homme, le repli de la magie de l’ancien monde,  qui fut tout autant  fasciné  par la naissance du monde nouveau.

« Les Madones ont tu leurs voix d’oracle

Au coin du bois, parmi les arbres ;

Et les vieux saints et leurs socles de marbre

Ont chu dans les fontaines à miracles. »

(extrait de : La Plaine- Les Campagnes hallucinées Les Villes tentaculaires – Emile VERHAEREN).

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 18:40

a-la-fin-de-la-journee-une-majorite-des-salaries-reconnaiss.jpg  A la fin de la journée, une majorité des salariés reconnaissent que seulement une partie des tâches prévues ont été réalisées

Istockphoto

en savoir plus : link

 

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Ecoulement.

 

Arrivé à la lettre F, notre arpenteur d'escaliers aurait souhaité faire une pause, une escale, le temps de souffler un peu. Mais le mot qui s'impose à lui est le mot "flux", à cause de "flux tendu", précisément à cause de ce foutu manque de temps qui le conduit à flux tendu du lever au coucher.

Qu'est ce qui le guide?

Le champ magnétique terrestre?

Ou serait-ce le désir de remplir l'espace entre matin et soir, désir d'entreprendre, de rentabiliser sa propre vie en vue de satisfactions futures, sans cesse reportées?

 Mais nous savons que le désir naît dans l'espace laissé vide par le non désir.

Lui, il sait que parfois il voudrait trop de choses.  Chaque couloir, chaque palier, chaque encadrement de porte le conduisent vers une nouvelle perspective. C'est épuisant à force.

Il court vers chez lui, pour aller se reposer enfin. Mais quand il passe la porte, son fils , sans lever les yeux qui parcourent l'écran de sa tablette tactile, lui lance :" 25 morts à Kiev aujourd'hui".

"Oh là, là, se dit-il, encore une nouvelle à digérer avant de dormir."

Puis il se souvient de ce que tente de lui enseigner chaque jour avec conviction son meilleur ami, un naturopathe-énergéticien-philosophe-new age:


"Prenons du recul."

 

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Il a honte. Il se demande si ce n'est pas un peu égoïste de prendre du recul quand les autres meurent.

Lui, ce qu'il voudrait, c'est prendre le temps de compter chaque marche d'escalier existant dans le monde, mais on l'en empêche, on lui donne toujours autre chose à faire. Comment prendre du recul avec ça?

P.J.

0000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000

nosferatu-5.jpg Au fait, et le flux RSS, vous avez compris comment ça fonctionne ?  Vous avez de la chance.

 

 

 

 

 


 

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 23:21

 

yves-belorgey

Yves Bélorgey - Musée régional d'art contemporain de Sérignan - Languedoc Roussillon

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

  Aujourd'hui :

Couru dans les escaliers. Il fallait écrire vite, entre deux portes, se glisser dans les interstices d'un rêve à étages qui n'aboutissait à aucun lieu.

 

 Les motifs se répétaient jusqu'à l'obsession : le long des murs, dans les sous-sols, entre les pylônes d'un supermarché abandonné, ressurgissant sur les façades des immeubles.

Accélérer la cadence était nécessaire. Je n'ai plus retrouvé ma voiture. Dans le parking, beaucoup étaient de la même marque. Je me suis demandé si l'obsession du motif en peinture avait avoir avec la solitude contemporaine – reconnaissance du même, identification de la différence -

 La répétition du motif efface le sujet, qui se polymérise ou se fragmente.

Par manque de temps, je n'ai fait qu'effleurer les mailles de ce jour. J'ai un instant eu le projet de me constituer un dossier sur les utopies architecturales.

 P.J.

 

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Yves Bélorgey link

 

 

 

 

 

 

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 22:11

 

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Ce jour, en ville :

Vu le défilé du jour.  Les trams déversent  le flot des corps,  les îles qui les suivent sont des âmes.

Senti le sang qui circule avec les gens.

Chez elle: une femme de 90 ans cherche son carnet de notes, et des écheveaux de fil qu'elle avait posés sur la table.

Dehors : un  manège  vide tourne devant le centre commercial (les enfants sont à l'école).

Dehors, dedans, les fils s'embrouillent, réseaux routiers, vie confuse des idées,  réunions,  conférences,  issues de secours.

La vieille femme a été une "demoiselle du téléphone"  puis une employée des chèques postaux.

Ce jour à la pause, des conférenciers s'isolent aux toilettes.  Pendant ce temps, l'info s'en va jusqu'au Data Center.

 

D'abord opératrice, puis affectée au centre de tri postal. Les lettres ne devaient jamais se perdre.

Les notes, les carnets, les livres sont périssables. Tout support d'information est périssable. Les corps aussi sont périssables.

L'information disparaît avec la mémoire.  L'ADN a une jolie forme d'échelle entortillée, comme un écheveau de soie à plusieurs brins.  L'ADN se transmet.  Mais beaucoup de femmes des chèques postaux sont restées célibataires et n'ont pas transmis leur ADN.

Standard manuel, des voix se croisent, anxieuses, impérieuses: messages urgents, perdus,  rendez-vous manqué, amour qui s'envole. Cela fait un bruit terrible. Cacophonie du monde. Energie aussi. Communiquer est vital.

Mais vraiment,  à qui s'adresse celui qui parle ? Celui qui écrit ? A quoi riment ces lâchers de ballons ?

Aujourd'hui, l'aide à domicile à envie d'entendre l'histoire. Elle pose son balai et s'assoit pour écouter. (Et se demande : tout de même, une vie entière sans homme est-ce que c'est possible?)

Les postiers qui acceptaient les déplacements se  rendaient dans tous les petits bureaux des zones rurales, dormaient dans des logements de fonction fournis par les mairies, percevaient des primes pour cela. Les postières également.

Des données filent.

 Data Center.

Finalement, à la soixantaine : de l'argent, des voyages à l'étranger (bibelots asiatiques que l'aide à domicile époussette parfois), un patrimoine acquis.  Trente années glorieuses n'y furent pas pour rien.

Dehors sur un banc : un homme seul lit un recueil de nouvelles de Borges :" Le livre de sable". Il cherche à savoir si un livre pourrait contenir le monde. Où vont toutes les données du monde ? Qui les veille ?

La demoiselle a beaucoup aimé sa mère et l'a assistée dans ses vieux jours. La mère paysanne qui avait autorisé sa fille à travailler, à gagner une belle position sur l'échelle sociale, qui n'avait pas insisté pour qu'elle se marie. Et parfois maintenant, la fille appelle sa mère,  ne se souvient pas qu'elle a disparu. La nuit surtout, elle appelle : "Maman… Maman…" hagarde, en chemise de nuit, seule dans l'appartement.

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Livre croisé en route :

 

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 21:06

 

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le billet du jour de P. J.:

"Adresse effacée"

Ce récit est dédié à plusieurs  femmes âgées, rencontrées dans un cadre professionnel. Deux d'entre-elles ont disparu ces dernières années, dans un grand isolement.

 

Ce jour, en ville :

Vu le défilé du jour.  Les trams déversent  le flot des corps,  les îles qui les suivent sont des âmes.

Senti le sang qui circule avec les gens.

Chez elle: une femme de 90 ans cherche son carnet de notes, et des écheveaux de fil qu'elle avait posés sur la table.

Dehors : un  manège  vide tourne devant le centre commercial (les enfants sont à l'école).  Lire la suite

            : Adresse effacée


A propos du travail des femmes :

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