Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 22:26

20130102 193447 Vanité

 

 

Un hippopotame avide boit le lac de nos rêves.

Ce géant nous cache le ciel et va cogner les murs comme un taureau furieux.

Nous, sur la plage, grains de sable assez petits pour voir le ciel propre et beau, avec ses trains de nuages.

20130102_193610.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 18:24

001.jpg

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 00:52

 

En novembre

 

Pas encore le droit de voler

Ce n’est pas de notre ère.

Pour le moment,

Des pélicans nous servent sur plateau,

Les ascenseurs s’arrêtent au bord du vide

Nous pendus aux poulies

Des poids aux pieds.

 

 

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 17:37

002

 

"Quand le matin, le soleil venait de derrière l'hôtel, découvrant devant moi les grèves illuminées jusqu'aux premiers contreforts de la mer, il semblait m'en montrer un autre versant et m'engager à poursuivre, sur la route tournante de ses rayons, un voyage immobile et varié à travers les plus beaux sites du paysage accidenté des heures. Et dès ce premier matin le soleil me désignait au loin d'un doigt souriant ces cimes bleues de la mer qui n'ont de nom sur aucune carte géographique, jusqu'à ce qu'étourdi de sa sublime promenade à la surface retentissante et chaotique de leurs crêtes et de leurs avalanches, il vînt se mettre à l'abri du vent dans ma chambre, se prélassant sur le lit défait et égrenant ses richesses sur le lavabo mouillé, dans la malle ouverte, où, par sa splendeur même et son luxe déplacé, il ajoutait encore à l'impression du désordre."

  Marcel Proust

"A l'ombre des jeunes filles en fleurs"                                                                                  

  -


   

 Nous revenons vers le paysage marin pour dire et redire  combien il nous fascine par sa géographie des territoires sans nom, ce qui signifie voyage en terre de l'infini, mais aussi lâcher prise, comme petit bateau de papier journal lâché sur les flots. Nous ne parlerons pas de la mer-terrain d'aventures, de la mer sportivement maîtrisée. Nous ne parlerons pas de courses, pas de pêcheurs, ni de matelots, ni même de bateaux. Ici notre humanité gonflée d'orgueil se fera assez petite pour se fondre dans une lente contemplation,  totalement dédiée à l'observation du mouvement perpétuel, comme temps qui s'abolit et se mue parfois en un instant d'éternité. 

P.J.

whistler-rain-and-sea.jpg


 

"… il m'était arrivé grâce à un effet du soleil, de prendre une partie plus sombre de la mer pour une côte éloignée, ou de regarder avec joie une zone bleue et fluide sans savoir si elle appartenait à la mer ou au ciel."

Marcel Proust.

"A l'ombre des jeunes filles en fleurs. "


 

 

Ici il faut dès à présent renvoyer les lecteurs insatisfaits de cette inaction à d'autres anthologies, nourries de connaissances que nous n'avons pas.



 "…Une des métaphores les plus fréquentes dans les marines qu'il [Elstir] avait près de lui en ce moment était justement celle qui comparant la terre à la mer, supprimait entre elles toute démarcation."

Marcel Proust. "A l'ombre des jeunes filles en fleurs. "


Dans notre recueil on-ne-peut-plus subjectif de paysages littéraires maritimes, nous parlerons de  mer­-noyade, noyade dans l'éternité de l'instant, dans l'incertitude des contours, dans le mensonge des frontières.

Nous ne parlerons pas de boussoles mais du plaisir de se perdre.

 

Ainsi, la matière mouvante qui ne se peut fixer en une forme définitive, nous n'en percevrons jamais tous les angles, mais au moins ceux que le soleil, par intermittences, nous désignera.

Ainsi les facettes innombrables de l'image maritime ne seront jamais parfaitement capturées, si ce n'est par le pinceau d'un Eltsir, comme un regard vif au-delà de ce qui se fige, ou par l'intelligence d'une pensée écrite qui réfracte son image sur la profondeur insondable de sa propre sensibilité aux vagues de la nature.

 

P.J.

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 21:02

400 F 28514776 gZlgpJe7BJlt7O9ALwEYoOKoS8mDY0H5                           Son père était un oiseau...

 

Poucet dit qu'il ne s'agit pas d'une formule poétique. Selon lui, son père est vraiment tombé du ciel, un jour qui fut considéré comme le jour de sa naissance sur terre.
On sait que chaque  individu est identifiable par son extrait de naissance à l’état-civil, à savoir le lieu et le jour où il a été vu pour la première fois. Coordonnées X et Y.

Mais le père de Poucet aurait été abandonné par une famille d’oiseaux migrateurs  car il  ne pouvait pas suivre. Et justement, les oiseaux migrateurs échappent sans cesse aux repérages, piquant  entre les mailles de l’espace, au-dessus des nuages, au fond des abysses du ciel, au travers des flèches de pluie, sans souci des abscisses, sans souci des ordonnées.

 

 out blue thb 

 

C’est pourquoi Virgile n’avait pas de nom de famille.    

imagesCAH0WDM0

Il fut Noé, père fondateur d’une nouvelle histoire, heureux de marcher sur les routes avec sa progéniture; des routes où ils allaient perdus, ignorants du monde, des cartes, des pièges, des lois humaines. Un homme heureux qui marchait en sifflant.

C’est pourquoi devant les caméras, devant les juges, il ne sut jamais rien dire d’autre, que ceci:

«...J’faisais confiance à mes ch’tiots. J’savais qu’y rviendraient. »

Car la notion d’abandon, aussi bien que l’idée de séparation, étaient absente de son esprit.

 pour les migrateurs, la séparation est une donnée tout aussi inévitable et concrète que la couleur du ciel. En même temps, elle est sans cesse abolie par  le croisement et le retour.

Partager cet article
Repost0
26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 19:16

2085201572.jpg

 

 

Des flottilles ont quitté les berges, du temps que les bouches géantes vomissaient des vivants. Un fagot s'est délié, dispersé dans le souffle tiède qui balayait les terres englouties.
Désormais les membres se comptent comme des abattis. La vague est champ de bataille. Ce qui s'oppose au gouffre, la force des existences, leur résistance à l'usure, a éloigné le radeau des enfants de l'odeur intime des Dieux. Un voyage était nécessaire.
 Des mots se forment. Des noms se prêtent. Des distinctions se gagnent. Cependant, une lame de fond poursuit son avancée, ses terrassements, son oeuvre aveugle. Jette les anomymes à la fosse. Sépare. Oublie. Abandonne.
Que faire sinon chercher un chemin, nier le chaos, diviser l'eau ?
Que faire ?
L'ennui est une taupe qui ronge les cavernes.
Attendre la fin des orages, désirer le retour de l'eau tiède des lagons.
Les flots pourtant ne bercent pas que des drames. Certaines danses, éphémères ravissent.

 

Les caravanes dispersées ont laissé peu de traces.
Qui croisera à nouveau son frère ?
Qui repassera par le même camp ?
Quel chiffon accrocher aux branches pour prévennir d'un passage ?
Un coeur plus lourd que l'indispensable freine la course. Tout se perd : les adresses, les clés, les chiffres, les langues. Ici n'est pas un lieu.
Le mouvement brouille les images, des passagers voient leurs ressemblances mais trouvent insensée la somme des visages. Ils attendaient quelqun d'autre, comme s'ils aspiraient à refermer un cercle. Mais près d'eux la flamme est faible, ils touchent des mains froides. Beaucoup de rendez-vous manqués. Trop proches, pas assez familiers. Jamais on ne leur rapporte ce qui était resté en arrière. Venus d'un seul corps coupé en tranches. Par miséricorde, il faudrait les caresser tous comme de fidèles compagnons. Comme s'ils appartenaient à la même niche. Mais voilà sur le champ de bataille, comment reconnaître un voisin ? Lui fermer les yeux ? Rapporter quelque chose à sa mère? Un peu d'humanité pour corriger l'origine des erreurs. Mais voilà. Ce n'est qu'un pantin désarticulé, risible. Méconnaissable.
  Même les éclaireurs voient leurs flambeaux s'éteindre. Ils mentent pour la paix ou tremblent sans mot dire.
Nulle promesse n'a de sens mais tous en formulent. Les immigrés du Temps ne retourneront pas sur leurs plages. Ils ne partageront plus leurs richesses. Ils s'étaient cousu les yeux pour ne pas en pleurer. Quand leurs enfants ont faim, quelle offrande concéder aux anciens esprits?
Sépare. Oublie. Abandonne.
Ici est partout ailleurs. Mais le chemin interminable a ses bifurcations,  délivre aussi ses surprises.

 

Abandonne, oublie, retrouve.
Je comprends que Celui qui les accompagne les conduit n'est rien d'autre et autant que cela: une ombre, une empreinte, l'espoir, l'idée du mot Retrouve. Et peut-être aussi tout cela: curiosité, envie de savoir, surprise, surgissement, désir, naissance. Et encore amour, débordement, fleuve, retour à la berge.

  EVANGILE JEAN 003

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 11:16

nicolas-de-stael-antibes-paysage-60x81-copie.1253535169-1-.jpg

Nicolas de Staël - Paysage Antibes- 1954

 

 

 

 

 

Photo-MAISON-DES-SENIORS-002.jpg

 

Virginia Woolf - Mrs Dalloway - Folio classique - p111

Partager cet article
Repost0
1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 15:58

 

Photo-copie-1

Photo 004

9782070340804[1]

Partager cet article
Repost0
15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 21:53

poésie des couleurs Coutureweb[1]imagesCA7ALGWX.jpgtissu-3-metres-tissage-armure-blanc[1]virgen-macarena1imagesCARY7AYJ.jpg

 

Avant, c'était du blanc vainqueur de toutes les disputes, un blanc de table rase.
Puis cette fois, le blanc est mort, dans l'oeil vitreux d'un bâtiment. Les voitures roulaient.
Le blanc lavé, rincé, longtemps, au rythme des tambours, qui ne supportait plus, qui ne pouvait plus suivre.
Au fond d'un puits de paroles, la pierre au cou.
Le ruissellement des mots inutiles et les torrents de bave, il ne supportait plus.
Maintenant les corps sont effacés jusqu'au cou, jusqu'aux cols des chemises, même mal repassées même pour gringalets.
Il ne veut pas entendre ce qui bruit dans le blanc, la gamme de couleurs, les pixels rassemblés, les reflets du ciel, le jute des trousseaux, le bistre ébouillanté, la douceur du coton, l'interminable treillis de chaînes et de trames et les ombres qui se glissent dans leurs relâchements.
Il nie tout.
Aussi la pureté, les deuils en Chine, les fleurs de Mai et les mariées.
Il dit que blanc est égal à rien.
Partager cet article
Repost0
15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 21:09

 

 

Kasimir-MALEVITCH-Ca_miniat-1-.jpg

Kasimir Malévitch - Carré blanc sur fond blanc - 1918
(extrait du journal de Pauline Juillet)
"Ce ne sont pas mes connaissances, ma "culture", qui m'ont amenées  à l'écriture. Bien au contraire, c'est parce que j'étais une autodidacte que j'ai pris cette liberté.  Pour une telle audace, il faut probablement avoir  l'innocence d'un adolescent,  la pureté primitive d'un rustre, ou bien -- c'est le cas le plus fréquent -- la prétention  et la tranquillité d'un imbécile. (et je me retrouve dans les trois).
Ainsi, je n'aurais jamais osé écrire le "rêve N°3 / rêve blanc" si j'avais eu à ce moment-là une bonne connaissance de la peinture de Kasimir Malévitch.
Mais c'est en passant de ce texte à son oeuvre, que j'ai ouvert à nouveau les yeux sur la peinture fascinante du début du vingtième siècle."

Le suprématisme, écrit Malévitch, c’est la peinture de la sensation pure, la blancheur infinie, le sentiment de l’absence d’objet. Le carré blanc apparaît comme l’impulsion vers les fondements de la construction du monde…

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Pauline Juillet
  • : Site officiel de Pauline Juillet. Fausse ou vraie présentation de l'oeuvre.
  • Contact

Recherche